Tour du Monde en 300 jours

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60 - Péripéties au Sulawesi

                    Mon bus ne partant qu'à 17 h, j'ai eu le temps de flâner et me préparer à 22 h de route ! Au moment du départ, j'apprends que mon bus est plein (quelle organisation !) et qu'il me fallait, (comme par hasard !) prendre un taxi charter avec 8 autres personnes. J'ai bien insisté (en Anglais et en Indonésie ) au sujet du prix convenu qui ne devait pas augmenter..."No more ! no more !" me répond le chauffeur.
Par contre, ce transport mettra 2 h de plus c'est à dire 24 h de route !
Le véhicule est une sorte de mini Espace de 8 places à la taille des Indonésiens, ( humour : j'ai vu un jour un couple d'Allemands s'acheter 2 billets chacun pour être "normalement" à l'aise !) Donc, nous sommes , en tout
, 10 sardines couincées dans un véhicule conduit par un fou tellement coincé lui aussi qu'il a du mal à atteindre son levier de vitesses ! Le 9e passager  est un petit garçon qui vomira conscieusement et discrêtement tout le long de la route. manque de chance, comme il n'y a pas de siège pour lui, il est acroupi à mes pieds : pas étonnant qu'il soit malade ! Je suis moi-même trop compressée pour lui faire une petite place.
Je suis tout à l'arrière de ce tape-cul 
                    Après je ne sais combien de km on nous demande de changer de charter. Pendant que nous nous délassons, nos bagages sont transférés, et là...que vois-je ? mon précieux bagage fixé sur le toit ! pas question ! je proteste : mon bagage n'est pas imperméable et il pleut souvent des cordes. Le gars s'exécute en grommelant . Quelle bonne idée ai-je eu là : pendant la nuit, un énorme nid de poule nous a tellement secoué que les bagages du toit se sont dispersés en chuttant violemment  sur la "route". Le chauffeur n'ayant rien entendu, ce sont les hurlements des passagers qui l'ont fair réagir. Il s'arrête avec difficulté (je préfère ne pas penser à l'état des freins !) et part dans la nuit à la recherche des bagages. Je suis étonnée que les personnes concernées n'y participent pas et protestent très peu lorsqu'il avoue ne pas les avoir tous retrouvés ! Les Indonésiens sont-ils lâches ou vraiment pacifiques ? Je me pose la question...
Lorsque l'homme remonte derrière son volant, je croise son regard avec une expression traduisible dans toutes les langues : "t'as vu ça si j'avais pas raison ?" Ah ah !
A l'intérieur, nous sommes aussi surchargés de bagages qui ne cessent de nous glisser sur la nuque : très inconfortable. Le jeune à mes côtés n'arrêtait de laisser tomber sa tête sur mon épaule alors que j'avais déjà du mal à respirer tant j'étais serrée par le papa et son petit de l'autre côté.
J'avais mal aux fesses, pas autant que sur le vélo dans l'île de Pâques, mais presque ! Impossible de changer de position.
                     Ah oui ! j'oubliais ! Quand nous avons changé de taxi, le chauffeur du premier véhicule a remis une enveloppe à son collègue qui, après avoir vérifié son contenu m'a réclamé de l'argent en pretextant que ce n'était pas assez ! j'ai donc réalisé que la fameuse enveloppe contenait mon paiement. Allez comprendre ! 
Je proteste vigoureusement expliquant que j'avais commandé une place dans un bus et n'étais pas responsable du changement, rappelant que son collègue avait affirmé qu'il n'y aurait pas de supplément. je rajoute même qu'ils sont "tous des voleurs" ! là, les gens sont surpris et carrément scandalisés par ma reflexion. Ce qui me prouve entre nous que le vol n'est vraiment pas dans la culture indonésienne. J'aurais dis ça au Brésil, personne n'en aurait été offusqué : c'est dans leur nature ! 
Un jeune Chinois, croyant que je ne comprends pas, insiste gentiment en me confirmant qu'il n'y a pas assez d'argent dans l'enveloppe. Je lui réexplique mon accord avec l'autre chauffeur. Leurs histoires ne me concernent pas : je ne donnerai pas une roupia de plus  !
Le conducteur finit par remonter derrière son volant en grommelant un peu : "Boulé"...Pérancis"...(touriste...Français...) là, j'ai compris ...les gens se sont marrés et j'ai regardé mon jeune voisin Chinois : "Tu vois que j'avais raison ?"...
                     Nous avons roulé, roulé...sur de vraies montagnes russes d'ornières et de bosses qui nous faisaient parfois heurter le plafond du trop petit véhicule. Le dos résistait mais les fesses n'en pouvaient plus ! Je crois que ce fut LE (ou l'UN DES...) trajets les plus pénibles de tous mes voyages.
                      Au cours d'un arrêt où nous avons eu le temps de faire une toilette dans un "mandi", on nous informe qu'il va falloir encore une fois changer de transport. Oh ! que j'en ai marre ! Je m'inquiète : le gars a gardé mon ticket de bus, je n'ai plus de preuve si l'on veut encore me réclamer un supplément et mon jeune Chinois n'est plus là pour témoigner de ma bonne foi...L'ancien chauffeur est encore là : je lui réclame mon ticket qu'il refuse de me rendre en disant :"no problème"...Bien sûr ! l'autre aussi m'avait dit "no problème"...
                     Là, le voyage a été "pire de chez pire" comme dirait ma petite Noëla.
Je me retrouve coincée au centre du véhicule avec, cette fois-ci, TROIS autres personnes dont le Papa et son petit "Vomito". Le pauvre père s'y est mis aussi : tous les deux n'arrêtaient pas de rejeter ce qu'ils n'avaient même pas mangé. Je dis bien : "N'ARRETAIENT PAS" ! A chaque fois que j'entendais -ou voyais- une "déferlante", je prenais une pastille Ricquès-Menthe-Super-Forte et ça a fait effet : je n'ai pas ressenti le moindre écoeurement alors que je suis plutôt fragile. J'en ai distribué autour de moi, mais, eux qui sont habitués aux fortes épices ne suportaient pas bien ce genre de "fort", c'est drôle...Le gamin qui était assis aux pieds de son père (comme dans l'autre taxi) s'est endormi en tenant toujours aussi fermement son sac de vomi... Extraordinaire ! le papa en était tout fier mais moi j'étais inquiète : je prévoyais qu'il le lâche et que ça me dégouline sur les pieds ! Ce qui, bien sûr, est arrivé : il ne l'a pas lâché mais le sac a finit par céder et lentement, se vider sur mes orteils...(tiède...visqueux...quelle sensation !) heureusement qu'il s'agissait d'un enfant...mignon comme tout...courageux...silencieux. J'ai pu me nettoyer quand le mini bus s'est carrément arrêté dans une rivière pour sa propre toilette ! J'étais bien contente d'avoir mes tongues ! C'est marrant : les Papous font la même chose : au cours d'un grand trajet, le mini bus s'arrête dans une rivière à gué et le chauffeur le nettoie pendant que les passagers en profittent pour faire leur propre toilette...Pas bête, et économique.

                      C'est vers 15 h 30 que nous entrons ENFIN dans Palu. Le nouveua jeune chauffeur -bien sympa d'ailleurs- ne m'a pas demandé d'argent et m'a même appelé un taxi avec son Tel portable pour m'emmener à l'hôtel que j'avais choisit, au prix inchangé : 30 000 rupiah la nuit (environ 3 euros), sans petit-déjeûner mais avec les blattes en prime ! La chambre n'est pas terrible mais j'ai mon tout petit "mandi" privé ! Ca me va très bien ! 

                                                 A SUIVRE...


































 

60 - Péripéties au Sumawesi


   



 




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