Tour du Monde en 300 jours

                                                                       ..............AROUND THE WORLD..............
 
  Trois jours à Bénarès m'ont bien suffit. Trois jours à jouer à cache-cache avec les vaches dans les minuscules ruelles de mon quartier. Difficile de ne pas se perdre dans ces labyrintes quand ces grosses bêtes refusent de  laisser le passage : donc, obligée de prendre une autre ruelle, pour rencontrer une autre vache, prendre une autre ruelle...alors là...c'est sûr : je me perds.
La veille, alors que j'étais accompagnée par le fils du manager de l'hôtel, au moment où nous nous appréttions à entrer dans une de ces rues minuscules, il a brusquement rebroussé chemin en me repoussant comme s'il ne voulait pas que je voie quelque chose. Ce n'était pas à cause d'une vache car lui, il n'a pas peur de les bousculer. Il n'a jamais voulu m'expliquer le problème : j'aurais tout de même bien voulu savoir quelle était cette chose qu'il métait interdit de voir au point qu'il me bouscule assez vivement pour me faire tourner le dos au "spectacle"...Jamais compris...
Je suis heureuse de fuir Bénarès mais j'ai tout de même aimé le Gange : son approche avec la civilisation n'a rien à voir avec l'Amazone ou le Mékong. Je dirais que l'Amazone et le Mékong sont des fleuves "mythiques" tandis que le Gange est un fleuve "mystique"; Ce fleuve sacré est entouré d'une certaine aura : c'est évident.
Je vais quitter la ville par un train de nuit. J'avais oublié que : "traverser Bénarès en rickshaw est suicidaire"
Hé bien ! la réalité m'a rafraîchit la mémoire  : Pendant quarante cinq minutes, nous avons frôlé je ne sais combien de collisions ou accrochages, nous avons même heurté une vache qui refusait de se bouger. Mon conducteur ne devait pas être très "pratiquant" car il a injurié cette pauvre vache sacrée qui, elle, est restée tout à fait "zen". Je m'agrippais à mes bagages en équilibre sur mes genoux. Ah ! si mes fils avaient vu leur mère : moi qui refuse de monter derrière l'un d'eux sur leur moto !
Je n'ai pas du tout l'envie de séjourner dans un hôpital indien. quand on pense, en plus,  que sous ces latitudes la moindre égratignure a une facheuse tendance à s'infecter....
Nous arrivons - enfin- sains et saufs, devant la gare. Beau bâtiment de style à l'extérieur, infâme comme les autres à l'intérieur. Ce sera donc toujours comme ça en Inde ? du tape à l'oeil en façade ?
Un vrai bazar ! aucun renseignements, pas de numéro de quai sur mon billet. Deux gendarmes, assez aimables, me montrent le bureau du tourisme. Là, un gros bonhomme, bourru mais gentil, regarde sur l'écran de son PC, m'y trouve  : ouf ! c'est l'hôtel qui s'était occupé de mon billet, j'avais payé mais j'aurais été bien en peine de déchiffrer les signes indiens qui s'y trouvaient. Je constaterai une chose durant mon séjour en Inde : les Indiens, dans l'ensemble,  sont très demandeurs mais pas voleurs, ni tricheurs. C'est apprèciable.
Le gros monsieur me conseille d'attendre mon train dans sa petite salle d'accueil, au creux un bon fauteuil. Dans la gare, c'était par terre ! Au bout d'une heure, je repars à la recherche de mon train car ce brave homme n'a pas pu me donner le numéro de mon quai !, je dois m'adresser à un contrôleur. je finis par en trouver un.  Mon train se trouve au quai 8 : quantité de passerelles et d'escaliers à gravir; Du sport, quoi !
La gare est très bruyante, étouffante, du monde partout, dans tous les sens, des vaches sur les quais surencombrés : ah ? elles ont même le droit de prendre le train ?
" Varanasi - Chenaï " Voilà mon train. Je m'y hisse  péniblement : les wagons sont hauts et les marches comme des échelles, pas facile d'y grimper.
J'ai voulu mettre une juppe longue pour être moins "choquante" on ne m'y reprendra pas ! comment font toutes ces gracieuses Indiennes avec leurs kilometres de voiles et de tissus enroulés autour du corps, sans le maintien rassurant des coutures ? En France j'ai pourtant l'habitude des robes et jupes, je ne suis pas une fan du pantalon, mais ces ravissants saris m'ont l'air plutôt encombrants.
Mon compartiment est occupé par 4 autres personnes : un couple d'autochtones qui me regardent avec insistance (je vais m'y habituer), un Italien et une jeune Japonaise avec un gros instrument de musique dans un étui rigide.
J'ai constaté une chose durant mon périple indien : quand ils ne sont pas musulmans, les couples ont des relations amicales et complices. Au cours de  mes voyages en train je verrai les papas contribuer largement à la surveillance des enfants qui, d'ailleurs, sont plutôt calmes. Les parents semblent trouver, à cette occasion, le temps de bavarder ensemble.  J'aime observer ces petites familles. Quelle différence avec les couples musulmans où l'homme marche devant, laissant derrière lui sa pauvre femme se débrouiller seule avec sa progéniture...
Il fait déjà nuit. J'aurais aimé profiter plus longtemps des paysages. Nous allons droit vers le Sud, nous quittons le tropique du Cancer pour nous approcher de  l'Equateur.

                                                       A SUIVRE...
 



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