Tour du Monde en 300 jours

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48 - Bunaken

                         Le jour s'est enfin levé. Vers 11 h du matin, au moment où nous nous sentons légèrment plus vaillants, nous quittons notre chambre pour constater les dégats autour de nous : quelques fissures sur les murs de notre hôtel, et, surtout certaines marches carrelées de l'escalier sont brisées ou fissurées. Au dehors, la plupart des maisons étant déjà pas mal délabrées, difficile de faire la différence entre l'avant et l'après du tremblement de terre qui était de 6,7 à l'échelle de Richter et 7,2 d'après l'USGS (Institut d'études géologiques des Etats-Unis). Epicentre situé à 160 km au sud-est de Manado et seulement 61 km de profondeur ! Je comprends maintenant l'impact de la secousse par rapport à l'évaluation de Richter : c'était vraiment à la surface de la terre !
                          Nous avions prévu, avant ces évènement, d'aller sur l'île de Bunaken, située au nord de Manado. Après quelques démarches, nous trouvons un hors-bord qui nous emmène sur les berges de l'ile en moins de 45 minutes, pour l'équivalent de quelques euros. Nous sommes accueillis par un résident qui nous propose l'un de ses petits bungalow en bord de mer pour un prix dérisoire, en pension complète.
Nous nous installons dans ce sympathique petit logement, à quelques mètres de la plage. L'île de Bunaken n'est pas une "île paradisaique" comme l'on pourrait en rêver : pas de plages de rêve bordées de palmiers : la majeur partie des rivages est occupée par une belle mangrove, ce que je préfère au sable fin ! Cette île doit, en fait, sa réputation à la facilité de son accès vers les spots de plongées où même des gens comme moi qui ne savent pas nager, peuvent contempler des merveilles sous-marines équipés simplelment de lunettes aquatiques. Bunaken se trouve dans le Top 5 des plus beaux fonds sous-marins, surtout coraliens, du monde. C'est pour cette raison que nous sommes là : nous avons bien l'intention d'en profiter !
                          Le moral remonte, l'appétit aussi ! Nous aprécions les repas de notre hébergeur.  Nous fixons un rendez-vous pour le lendemain avec un spécialiste local de la plongée : il me garantit que, même sans savoir nager et sans danger, je verrai des merveilles ! je me réjouis de cette très rare occasion pour moi de contempler des fonds marins. La journée passe très vite -trop vite, car les crises nous reprennent- nous devons rentrer avant de nous faire remarquer ! Bubaken ne mesure que 8 km2, le tour en est vite fait !
                          Avant de m'allonger, je prends un Doliprane, ce qui raccourcit légèrement la durée de la crise, il me semble. Adc refuse toujours tout médicament; Quel bourrique, mon fils ! Ni l'un ni l'autre ne pourra profiter du repas du soir...Pour moi, c'est toujours le même scénario : les douleurs aigües dans les reins et les os semblant se détacher les uns des autres en mille petits morceaux, tremblant comme des osselets dans la main d'un enfant. Avec les frissons et les suées c'est extrèmement désagréable. En peu de temps, je peux voir la mémoire de mon corps sur le drap, comme un suaire humide.
Le bon moral n'a pas duré : on replonge ! mon fils réalise que la terre tremble toujours à Manado, d'après les nouvelles, et nous angoissons à nouveau en pensant au risque de tsunami qui n'est pas écarté...Quelle folie nous a pris d'alller sur cette île minuscule ! il en faudrait si peu pour qu'elle disparaisse, et nous avec ! Alors là, je les verrai de très près les poissons multicolores ! et sans payer ! Mais eux sont bien plus intelligents : ils ne vont pas attendre les premières vibrations et sauront où se réfugier !
                        Il fait nuit. La pyschose nous envahit : nous avons constamment l'impression que la terre tremble ou que la mer se retire dans un grand silence ! Cela frise les hallucinations ! Il ne faut pas oublier que nous sommes malades depuis 4 semaines, que nous sommes très affaiblis, donc vulnérables et, en plus, nous avons tous les deux une tendance à voir notre moral et notre humeur flancher dès le coucher du soleil, quelques soient les circonstances. C'est une vraie tare !
                         Passe la nuit...nous nous réveillons tellement brisés de tous les côtés, dans un tel état de faiblesse, que même un soleil radieux inondant notre petite chambre n'arrive tout simplement plus à nous rendre un brin d'énergie.
Nous somme pleins de regrets mais nous devons renoncer à notre projet de snorkeling. Nous ne sommes pas des douillets, ni l'un ni l'autre, mais notre état à eu raison de nous. Nous assayons de reprendre des forces avec le délicieusx petit-déjeuner de l'hôtel (nettement plus appétissant que celui de Manado) composé de pancakes à la banane recouverts de beurre de cacao. Si avec ça nous ne reprenons pas quelques forces...
                         Constatant que notre santé ne s'améliore pas, surtout la mienne qui commence à effrayer Adc, celui-ci finit par accepter que nous allions à Singapour nous faire soigner. ENFIN ! Je crois rêver ! Il ne reste plus qu'à rentrer à Manado, acheter nos billets d'avion et, je le souhaite très fort : retrouver l'espoir...
                                     
                                                      A suivre...







 



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